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De la neurologie aux troubles dys

Il y a 3 ans, nous avons co-écrit, avec Héléna Lauret et Manon Astruc, le premier livre en français « Le traitement des troubles de l’apprentissage par les réflexes archaïques ».  

Depuis, les neurosciences et nos propres recherches nous ont permis d’apprendre à  connaître le cerveau émotionnel, d’en élaborer un protocole de traitement sur des bases non pas empiriques mais neurologiques, de proposer des intégrations nouvelles que nous appellerons neuro-fonctionnelles, d’une efficacité remarquable car elles constituent les traits d’union entre les réflexes archaïques et la mise en place de la fonction pour laquelle ils sont programmés.

D’autres recherches ont mis en évidence l’axe vertical émotionnel, proprioceptif et énergétique, le rôle de l’ocytocine dans les intégrations sensorielles et son action inhibitrice de la sécrétion du cortisol qui est l’hormone du stress. Certains réflexes archaïques ne sont plus présentés car ils n’interviennent pas ou peu dans les troubles spécifiques de l’apprentissage.

Les intégrations sensorielles proposées historiquement ont été modifiées ou renommées en fonction de leur sens neurologique.

Il était également nécessaire d’écrire un livre plus ouvert sur les diagnostics différentiels, de ne pas méconnaitre les diagnostics de trouble anxieux généralisé, de dépression, de troubles graves de l’oralité ou d’enfants hyperactifs qui nécessitent une prise en charge médicale. Des échelles d’évaluation de l’anxiété, de la dépression chez l’enfant et du réflexe d’attachement vous sont décrites.

Je vous proposerai des stratégies thérapeutiques en particulier pour répondre aux interrogations que posent les réflexes non pas hyperactifs avec des tests positifs mais les réflexes hypo-actifs : la fonction n’est pas apparue mais les tests sont négatifs. Comment en faire le diagnostic et quel traitement proposer ?

La classification des réflexes en quatre sphères, émotionnelle - cognitive - motrice et oro-faciale, vous aidera à comprendre le fonctionnement du patient et à établir une stratégie thérapeutique adaptée.

L’intitulé de ce nouveau livre est explicite : le traitement des réflexes archaïques ne constitue pas à lui seul le traitement des troubles de l’apprentissage :  il faut lui associer le traitement des réflexes de vie ou réflexes posturaux et celui  des troubles psycho-émotionnels qui ne dépendent  pas que des réflexes de Moro ou de paralysie par la peur. Les activités psychomotrices et les jeux à faire à la maison sont essentiels. Le traitement reste pluridisciplinaire : il nécessite parallèlement un bilan postural, un bilan neuro-visuel et des traitements complémentaires par orthoptie, orthophonie, psychomotricité. Le traitement que nous proposons dans ce livre redonne simplement à l’enfant, même si c’est en soi la base de la guérison, les capacités neurologiques qui vont lui permettre de reprendre son développement psychomoteur là où il a été interrompu : l’enfant va acquérir les capacités cognitives et motrices nécessaires à l’intégration des traitements habituels.

 J’ai une pensée amicale pour Héléna Lauret et Astruc Manon : elles sont à l’origine de nombreux jeux et activités qui sont maintenant proposés lors de nos formations mais aussi des premières intégrations neuro-fonctionnelles pour les réflexes de Babkin et d’agrippement palmaire. Les techniques habituelles d’intégration n’étaient pas suffisamment efficaces et elles ont eu l’idée de proposer des activités qui associent ou dissocient les mouvements de la langue et des yeux en même temps que l’intégration des mains. Concevoir des activités neuro-fonctionnelles pour tous les réflexes où cela est possible est alors devenu une évidence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Introduction

Sources et citations

Comme tous les livres qui ont pour ambition de compléter des connaissances, celui-ci s’est nourri des travaux préalables de Svetlana Masgutova pour les remodelages isométriques, d’Harald Blomberg, Kerstin Linde et Moira Dempsey pour les mouvements et séquences rythmées, de Sailly Goddard et Peter Blyte pour les auto-remodelages, de Brenda O’har pour les jeux et activités avec sacs de grain. Beaucoup d’autres pourraient être cités.

Imaginez une intelligence supérieure. Que serait-elle sans motricité volontaire, que celle-ci soit propre à cette intelligence ou déléguée à d’autres ?

Steiner disait déjà en 1918 : « le marcher précède le parler qui précède le penser »

Arnold Gesell questionne : « tout dans la pensée ne dépend-il pas de processus moteurs, d’ajustements et de réajustements posturaux ? En tout cas, il faut explorer les comportements posturaux du fœtus et du nourrisson si nous voulons connaitre l’embryogénèse de sa pensée.

Rodolpho Llinàs précise : « la biologie nous apprend que les seuls organismes vivants qui ont un cerveau sont ceux qui ont une activité motrice »

Pour Paul Dennison : « le mouvement est la porte de l’apprentissage »

Piaget, Berstein et beaucoup d’autres soutiennent l’idée que le progrès intellectuel du nourrisson dépend de son développement moteur.

Alain Berthoz suggère que : « loin de n’être qu’une affaire de muscles, le mouvement est au fondement de l’évolution du cerveau » « J’ai proposé dans mon livre - le sens du mouvement et de la décision - l’idée qu’au commencement, n’était pas le verbe mais l’action »

Dans leur support de cours nommé l’alphabet du mouvement, Bénédicte Cazals et Paul Landon, qui ont beaucoup apporté au développement du traitement des réflexes archaïques en France, précisaient que « le mouvement caractérise l’humain et tout le règne animal et que dès les premiers moments, l’embryon manifeste des mouvements primordiaux appelés rythmies »

Masgutova aborde la sphère émotionnelle : moins l’enfant possède une sphère motrice contrôlée, plus il a tendance à des accès émotionnels et moins il contrôle ses émotions et plus ses mouvements sont brusques, non coordonnés et soi-disant agressifs.

Nous avons suggéré dans notre premier livre que « certes modelé par l’apprentissage et les différents événements survenus lors de notre vie, chacun d’entre nous reste cependant le reflet postural, émotionnel et cognitif de la bonne ou mauvaise intégration de ses réflexes archaïques »